La semaine dernière, je vous avais laissé avec mon utérus (poétique à souhait) et ses contractions qui mine de rien si elles n’étaient pas encore très rapprochées commençaient à me titiller.
Comme toutes les mamans 2.0 j'avais pris soin de télécharger une application pour compter les contractions qui attendait sagement dans mon téléphone que je l'utilise (un jour). Les contractions semblant devenir un chouilla plus régulières, je me décide (enfin) à l'utiliser juste pour voir hein.
Ma fille décide de faire la grève du dodo, je joue donc avec elle pendant que je m’interromps pour souffler comme un bœuf -ce qui la fait super marrer elle- toutes les 5-7 minutes.
Pas vraiment convaincue, je réponds à l’appel de ma mère qui vient aux nouvelles que bon ça n’a pas l’air de vraiment commencer et que ça finira sans doute en faux travail une fois de plus.
Pile quand je raccroche les contractions passent à toutes les 3 minutes et commencent à picoter sérieusement -clairement je douille-.
Une heure passe et j’ai toujours des contractions à intervalles réguliers et d’intensité ++
Serait-ce un vrai travail ? Je décide d’attendre une heure encore mais commence à préparer la valise de ma fille. Les contractions passent alors à presque toutes les 2min30-2min et sont vraiment intenses. Je commence à avoir du mal à gérer ma fille : quand tu sais que tu as moins de 2min30 pour changer une couche pleine (et pas qu'avec du pipi) avec une enfant non coopérative tu sens que ça va pas être finger in the nose.
Ma mère qui s’était absentée entre temps arrive et à ma vue flippe que j’accouche dans le salon : mais non t’inquiète je gèreeee (ou plus trop en fait). Elle repart avec ma fille chez elle qui me fait un grand coucou comme si tout allait parfaitement bien (les enfants sont merveilleux).
Avec mon mari, nous décidons qu’il est quand même peut être temps de se rendre à la maternité (à ce moment là je pense encore qu’il est possible que ce soit un faux travail mais que si c’est le cas j’envisage la pendaison directe) surtout que je viens de perdre le bouchon muqueux (miam) signe que mon col est sans doute en train de se modifier.
Direction la maternité : moi qui n’avais pas connu les contractions dans la voiture la première fois, c’est vraiment une chose (à ne pas) vivre (je n’ai jamais autant maudit les inventeurs de ralentisseurs que ce jour là). Le petit quart d’heure de trajet qui me sépare de la maternité me semble interminable.
J’arrive aux urgences aux alentours de 18h30, à ma vue la sage femme me fait directement passer en salle d’osculation, Monsieur remplira les papiers (qu’il serve à quelque chose au moins ^^).
J’appréhende, les contractions sont de plus en plus fortes mais j’ai peur qu’elle me dise que le col n’a pas toujours pas bougé.
Elle m’examine et je sens de suite la différence : mon col est ouvert et mou youhou et déjà à 4 !
Direction la salle d’accouchement, je n’y crois pas, je vais accoucher oui moi aujourd’hui, maintenant. Entre deux contractions, je souffle, j’essaie de gérer je suis plutôt fière de moi mais contente de me dire que la douleur va bientôt s’estomper car elles deviennent vraiment douloureuses.
On m’installe pour la péri (oui moi warrior mais pas trop), je raconte ma première expérience où elle avait été trop dosée et où je n’avais plus rien senti.
Je patiente une petite demi heure et c’est la pose : comme la première fois j’ai trouvé cela presque indolore vu les contractions qui s’intensifient ++ : je suis déjà à 6.
La péri fait son effet, un ange passe, je bénis ces personnes et je suis un peu stone aussi. La péri est dosée à la perfection, je ne ressens plus aucune douleur mais quelques contractions et surtout la descente de mon bébé : chose que je n’avais pas du tout pu ressentir la première fois.
On me perce la poche des eaux et deux minutes après je suis déjà à 8, pas besoin de perfusion d’ocytocine cette fois ci, mes contractions fonctionnent au top et la sage femme me dit que ça va aller très vite.
Je prends juste le temps d’envoyer un petit message à ma mère pour lui dire que ça y est c’est la bonne et que bébé sera bientôt là (ma batterie me lâche toujours au bon moment n'est ce pas, mais là de toute façon c'est NOTRE moment ça attendra). Tout cela me semble surréaliste.
En moins d’une heure je suis à dilatation complète et il est temps de s’installer pour pousser. C’est aussi la relève, je suis un peu déçue de changer d’équipe car la première était top. Mais celle qui la relève est tout aussi sympa. Je suis le premier accouchement de la journée et la seule en salle d’accouchement. On papote, on plaisante, rien ne presse, on va s’installer tranquilou et y aller d’ailleurs je sens bébé qui pousse, sensation très étrange et juste magique de le sentir venir vers nous.
On reparle de mon premier accouchement, je n’ai pas fait de projet de naissance à proprement parler mais j’explique mes craintes : l’épisio et la ventouse que j’ai eues (surtout subies) et le fait de ne pas réussir à pousser car je ne sentais rien. Cette fois ci je rêve d’un accouchement plus doux, sans gynéco, en petit comité.
La sage femme est top, elle m’explique comment pousser, me rassure sur le fait que j’en suis capable, je commence à chopper le truc et c’est parti.
Quelques poussées plus tard, il est là. La sage femme doit même le retenir pour éviter les dégâts. Elle me confiera après qu’elle a eu vraiment peur que mon ancienne épisio lâche mais la brave a tenu le coup, je lui en suis éternellement reconnaissante ^^ et c’est énormément grâce à la sage femme qui a tout fait pour éviter le carnage. Au final, il n’y a que trois petits points à faire, autrement dit du pipi chat par rapport à ce que j’avais connu la première fois. La sage femme n’en revient d’ailleurs pas d’une telle épisio et me dit que c’est normal d’avoir souffert aussi longtemps (elle m’a fait souffrir pendant plus de six mois et un an après je la sentais encore !).
Je peux enfin profiter de mon petit squatteur prolongé, il est tout beau, je lui pleure dessus (comme ça pas de jaloux ^^), il ressemble à sa sœur (remarque il vient du même moule), je le trouve un peu plus léger que ma chouquette d’ailleurs. Et je ne me trompe pas : 2 cm de moins qu’elle et environ 200g de moins. Il sent bon, enfin il sentait bon car monsieur me fait un joli cadeau de bienvenue bien collant et qui sent bon, c’est sûr c’est bien un petit mec pour me faire ça, moi sa mère qui l’ait quand même porté 10 mois ! ^^ Mais à ce moment là le temps s’est arrêté, je profite tout simplement de mon petit bébé déjà super éveillé et qui a déjà tout compris comment téter : tout me semble si irréel. Mon mari a aussi du mal à percuter, il pensait qu’il allait encore poireauter des heures sur son petit tabouret.
Cet accouchement n’est pas celui auquel j’avais rêvé : il est encore mieux. Je me sens réconciliée avec ma faculté à donner la vie, cet accouchement je ne l’ai pas subi, je l’ai vécu, j’ai sorti mon fils seule et c’est une grande fierté.
Je suis tombée sur une équipe merveilleuse, à l’écoute, ce fut un accouchement sans violence, dans le respect comme ils devraient tous pouvoir l’être. Je ne regrette pas mon premier accouchement, un premier bébé c’est souvent plus compliqué et je sais que l’équipe a à l’époque pris les décisions qui s’imposaient. Mais j’ai beaucoup souffert aussi bien physiquement que moralement de l’utilisation des instruments et de l’épisio qui m’a fait longtemps souffert et qui restera à vie.
Un accouchement le personnel médical en vit plusieurs au quotidien mais dans la vie d’une femme c’est quelque chose qui reste ancré à jamais. Cette grossesse était ma dernière, nous avons toujours voulu deux enfants avec mon mari et je me sens comblée ainsi (oui je sais il ne faut jamais dire jamais mais en tout cas je ne l’envisage pas du tout pour le moment et je ne pense pas qu’on reviendra un jour sur cette décision car c’est l’équilibre qui nous convient). La clôturer avec un si joli accouchement je ne pouvais pas rêver mieux (d’ailleurs je m’étais très peu projeté sur ce dernier pour éviter toute déception même si je l’avais mieux préparé, je vous ferais d’ailleurs un article sur ce sujet très prochainement).
Les suites de couches se passent d’ailleurs beaucoup mieux cette fois ci, quelques hématomes un peu douloureux mais qui s’estompent assez vite, 48h après j’ai déjà la montée de lait (qui sera pas contre beaucoup plus douloureuse cette fois-ci) -babyboy est un gros glouton ^^- et nous quittons la maternité au troisième jour comme tout est ok pour tous les deux.
Une nouvelle vie à 4 commence (et c'est du sport mais ça je vous en reparlerais plus tard) !